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94              JOSEPH CHINARD, SCULPTEUR

    La démission de Bernard ayant été acceptée le 23 sep-
tembre, il refusait aux amis de Chinard d'intervenir, disant
qu'il n'était rien. Sur l'ordre qu'il reçut du Ministère, en
date du 23 octobre, il fit recommander les détenus par le
cardinal de Bernis. Le 8 novembre, il reçut de M. de
Mackau, ministre de la République française à Naples, une
lettre à l'adresse du cardinal Zelada, ministre d'Etat, en
faveur des deux artistes. Un de ses amis la transmit au
secrétaire d'Etat. Le 9 novembre, le cardinal Zelada, secré-
taire d'Etat, répondit que le Pape avait examiné lui-même
l'affaire de Rater et de Chinard, que leur conduite et leurs
discours avaient donné lieu à bien des plaintes, mais que
par égard pour les personnes qui s'intéressaient à eux, on
se contenterait de les expulser de l'État ecclésiastique. Il
ajoutait que les deux artistes auraient la liberté de parler à
qui ils voudraient dans le lieu de leur détention et de partir
quand ils voudraient. II fut en outre convenu qu'en sor-
tant de prison, les deux artistes monteraient en voiture,
et ne s'arrêteraient que lorsqu'ils auraient franchi la
frontière.
   Ils furent mis en liberté le 13 novembre.
   Dans un mémoire en date du 18 pluviôse an II (6 février
 1794), adressé par le représentant du peuple Boisset, au
nom de Chinard, il est dit qu'il souffrit 64 jours de capti-
vité, ce qui porterait la mise en liberté au 26 ou
27 novembre. C'est sans doute une erreur.
   Chinard et Rater partirent le même jour. A la troisième
poste, hors de Rome, un banquet fut donné en leur
honneur par six Français. On y porta des toasts et on lut
l'hymne des Marseillais.
   Chinard en partant de Rome possédait vingt écus pour
toute fortune. Arrivé à Florence, Fauvel de la Flotte,