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SOUVENIRS DE LA CHARTREUSE DE VAUCLUSE                  69

       Des Chartreux la sainte demeure
       Evoque d'autres souvenirs.
       Attendez que l'ombre se lève,
Et, si l'isolement a pour vous des appas,
Vers l'enceinte pieuse où vous attend le rêve
       Tournez vos pensers et vos pas.


      A travers ces murs en ruines
Que le lierre revêt d'un manteau somptueux,
      Voyez au détour des collines,
L'Ain se perdre en roulant ses flots impétueux.
Risquez-vous au milieu de ces pierres branlantes,
Avec précaution que vos pieds affermis
      Foulent ces marches chancelantes
Sans crainte d'éveiller les lézards endormis.
Des vieux cloîtres détruits de loin en loin s'élèvent
      Quelques piliers restés debout.
Dans leur Campo Santo les anciens moines rêvent
      Et la Croix plane sur le tout.


Attende^ maintenant que les heures plus sombres
      Du ciel aient obscurci l'azur,
      Alors vous pourrez voir des ombres
      Glisser le long du cloître obscur.
A tangélus au soir la cloche Us appelle.
Une étoile a brillé dans cette obscurité
Et sur les murs sans toit de l'antique chapelle
Verse à l'endroit du chœur une faible clarté.




                            II


      Un seul instant, à ma prière,
     Ombre pieuse, arrête-toi.
Pourquoi désertes-tu la nuit ? — Pour la lumière.
     Quel penser t'occupe ? — Ma foi.