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                       M. PAUL DESJARDINS                        385

 Deux-Mondes ( i ) , constate ce fait et en apporte des preuves
 nombreuses. M. Paul Bourget, par exemple, nous mon-
 trait, il y a trois ans, dans le Disciple, quels ravages peuvent
 exercer, dans l'âme d'un jeune homme, de fausses doctrines
 philosophiques. Son Greslon n'a pas fait autre chose que de
 mettre en pratique les leçons du professeur Sixte, qui lui a
 montré la vie humaine dominée par un déterminisme
aveugle, et le bien et le mal réduits à n'être plus que de
vains mots. — M. Edouard Rod, dans un roman, le Sens
de la vie, et dans un livre de philosophie pratique, les Idées
 morales du temps présent, témoigne de tendances analogues à
celles de M. Bourget. — M. Sécrétan, dans son livre, la
 Civilisation et la Croyance, montre que notre état social,
menacé par la haine qui couve partout, ne trouvera son
salut que dans le réveil de l'idée du devoir et le redresse-
ment de la volonté. — « Devant la science maniée par des
inconscients, s'écrie M. Darmesteter, dans la préface des
Prophètes d'Israël, tout ce qui est expliqué est justifié, et
l'homme, sorti de la brute, est amnistié quand il y retourne.
Cela ne peut durer. »
   Enfin, aux excellents conseils que donne M. le pasteur
Wagner dans ses livres de Justice et Jeunesse, ajoutons les
protestations que M. Pierre Lasserre, dans la Crise chré-
tienne, fait entendre au nom des consciences jeunes et saines
contre le despotisme scientifique de la précédente généra-
tion.
   Ces ouvrages, tous récents, témoignent unanimement, on
le voit, du même malaise moral. Tous, selon l'expression
de M. de Vogué, « sonnent le glas des erreurs mortes. »


  (1) i " novembre 1891. A travers l'Exposition, dernières remarques.
15 février 1892. Les Cigognes.