page suivante »
104 LETTRES INEDITES rien pour tout autre est une dépense pour lui et l'amitié sait entrer dans tous ces détails ; Voila mon excuse mon cher S1 Prix, elle trouvera grâce auprès de vous. Bachelard me presse d'aller à Paris; je suis certain que si cette démarche était nécessaire, votre amitié me l'eut conseillée; dailleurs je ne puis partir avant d'être assuré que le paquet important que je vous ai adressé vous est parvenu, pour être à portée de faire renouveller les pièces où l'attestation de ma municipalité est essentielle. Quand à l'article de mes chevaux, le Représentant du peuple Collombel sait parfaitement que je fus requis de les laisser à son collègue Drouet qui vint le remplacer à Mau- beuge et qui fut pris peu de jours après monté sur l'Ecureuil, le plus beau de mon équipage et de toute la division. Le Représentant Drouet me promit même qu'il tacherait de me conserver mes chevaux qu'il me rendrait au cas ou je serais réintégré et il gardât aussi un de mes mulâtres pour faire sa cuisine et mon palefrenier, ce dont je parlai au Citoyen Gossuin en prenant congé de lui à Paris et que sans doute il n'aura pas'oublié. je pense avec raison qui]si le témoignage d'un homme sans aveu a trop souvent suffi pour faire perdre la vie d'excellents Citoyens; l'attestation sacrée d'un Représen- tant du peuple tel que votre digne collègue Collombel doit lever toute difficulté à cet égard. il fait ici un froid extrême, il y a un pied et demi de neige et il en tombe toujours. La Citoyenne Camille et tous vos proches jouissent d'une parfaite santé, ma femme est maintenant avec eux. L'intérêt essentiel que vous voulez bien prendre à ma cause, me rend très tranquille sur l'événement. Salut et fraternité. FONTBONNE.