page suivante »
10 LES SAVANTS LYONNAIS
« Entre les grands prélats de ce siège, un des plus
fameux a été Hugues, légat de la sainte Eglise romaine,
transféré de l'évêché de Die à Lyon, mort à Suse, l'an
1106, pendant qu'il se rendait au concile de Guastalla que
le pape Paschal II avait convoqué.
Le débat entre nous touchait son successeur.
« Jusqu'en 1610, l'opinion unanime désignait un abbé
d'Ainay, Joceran ou Gaucerand, car le nom s'écrit avec ces
variantes. Mais dans ce temps un homme de savante mé-
moire, Jacques Sirmond, flambeau de la Compagnie de
Jésus, ouvrit un avis différent dans ses notes aux lettres de
Geoffroi, abbé de Vendôme ; entre Hugues et Joceran il
intercala Jean, et tout le monde respectueux de son autorité
s'inclina (4).
(4) Geoffroi, abbé de Vendôme, et cardinal de Sainte-Prisque, a été
un des hommes les plus considérables de la première partie du
douzième siècle. Fort jeune, en 1093, il avait été placé à la tête de son
importante abbaye, et il prolongea sa vie jusqu'Ã 1132.
C'est au P. Sirmond que nous sommes en effet redevables de l'édi-
tion de ses œuvres : 1 vol. in-8°, à Paris, 1610, chez Jean Nivelle,
pour Sébastien Cramoisy. (Patrohgie latine de Migne. T . 157.) Pour
cette publication l'érudit Jésuite s'était servi de deux manuscrits, l'un
de l'abbaye de la Couture du Mans, l'autre de l'abbaye de la Trinité de
Vendôme.
Le P. Mabillon s'était également occupé de cet auteur ; il avait décou-
vert une lettre inédite et l'avait insérée dans ses Analecia. (T. III, p. 48).
Il avait surtout étudié dans son voyage d'Italie et comparé avec le texte
imprimé deux autres manuscrits importants, dont l'un était à Rome
dans la bibliothèque de la reine Christine de Suède, et l'autre à Sainte-
Croix de Florence.
Cf. Gallia Chrisliana. T. VIII. C. 1368. — Muséum italicnm, T . I,
p. 54 et 164.