Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
342                  LES SAVANTS LYONNAIS

de naissance, il avait jusqu'à plus de quarante ans passé
mis autant d'ardeur à s'amuser que de soin à s'acquitter des
charges qu'il avait occupées. Touché par un coup de grâce
en 1692, il avait pris l'habit ecclésiastique et s'était enfermé
dans un séminaire. De là il s'était retiré à Sept-Fonts; hôte
de cette abba}?e dans laquelle Eustache de Beaufort avait
introduit une réforme, ne le cédant en rien à celle de l'abbé
de Rancé à la Trappe, il en avait composé l'histoire, sans
la participation et contre le gré du supérieur, et il s'était
attiré une protestation publique, où on l'accusait d'avoir
altéré la vérité et de lui avoir donné un air de roman (1).
   Mgr de Montmorin l'accueillit à Vienne et le logea dans
son palais;- il lui conféra les ordres et la prêtrise qu'il
n'avait point encore reçus et le chargea de composer lès
annales de son Église. Le volume pour lequel on verra plus
bas que Maupertuy avait sollicité les lumières du P. Mabillon,
parut en 1708.
   Pour la traduction des Actes des Martyrs de Dom Ruinart,
dont quatre lettres, que nous joignons aux précédentes de
l'archevêque, apprendront les vicissitudes, elle ne fut im-
primée que dix ans après, en 1718. Mais longtemps encore
l'auteur jouit du fruit de ses labeurs, car il mourut seule-
ment le 10 mai 1736; il avait bien quatre-vingt-six ans
sonnés et autant pour le moins de volumes chez ses édi-
teurs.
   Ces préliminaires suffiront à l'intelligence des lettres qui
suivent : mais il nous a semblé qu'elles les demandaient.



  (1) Bib. nat. Fonds latin 12696. Lettre d'Eustache de Beaufort du
14 mai 1702 et lettre de son frère, l'abbé Joseph de Beaufort, en date
du 3 juin 1702.