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 io8                  LETTRES INÉDITES

 tout mon chagrin est de vous accabler tellement de démar-
 ches fastidieuses que je n'ose pas y penser ; tandis que les
 choses dont l'équité est aussi évidente devraient aller ron-
 dement, je partirais pour Paris, sans que je crains qu'on
 n'exige encore quelque formalité ou ma présence ici est
 nécessaire pour faire s'exécuter nos timides municipaux qui
 sont encore si effraies qu'ils n'osent pas attester les choses
les plus vraies, les plus justes, et les plus simples tant ils
 ont peur du retour de matines. Vos premières lettres me
 décideront.
    Comme il y a longtemps que je n'ai correspondu avec
votre collègue le Représentant du peuple Gossuin je mets
sa lettre sous votre enveloppe pour que Montchinet la lui
remette, quand vous aurez occasion de voir Gossuin je
vous prie de l'électriser un peu pour en finir une bonne
lois.
   Je vous observe que l'ex maréchal Rochambeau est un
excellent homme, comme je suis connu favorablement de
lui et que son fils mon ancien colonel m'aimait beaucoup
je ne doute pas qu'il ne trouve du plaisir à me faire rendre
justice, je l'ai prié de vous remettre mon certificat comme
à mon alié et mon ami particulier, ce qui est bien exacte-
ment véritable, depuis six jours il commence à dégeler, on
craint pour les vieille vignes et l'on croit tous les figuiers
gelés.
   Votre aimable sœur ainsi que tous les vôtres se portent
a merveille. Bonsoir, mon cher St. Prix, j'ai tellement
écri aujourd'huy que je ne sens plus ma pauvre tête, n'y
je ne puis plus me former d'idée distincte, cependant je
sens que je vous aime de tout mon cœur.

                                            FONTBONNE.