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552 LES SAVANTS LYONNAIS supérieurs. Il adressa contre lui une dénonciation en règle; elle existe encore datée de Saint-Denis, 15 avril 1714 (8). Parmi les griefs allégués contre le nouveau procureur général, un des plus vifs est de s'être livré tout entier aux mains des Jésuites et de n'avoir rien fait que par le mouve- ment du Père Daubenton, assistant pour la France de sa Compagnie. Cette liaison explique de reste l'ardente opposition qu'il mit à l'impression de la Vie de Mabillon, traduite en latin par Dom Claude de Vie, son collègue et son secrétaire; il l'obligea de la porter à des libraires de Padoue, bien qu'elle fût dédiée'au neveu du Pape, Alexandre Albani. Mais à ses yeux prévenus, le plus illustre des bénédictins était entaché de jansénisme; ses vertus et sa science étaient suspectes. Toute sa conduite aurait montré le même caractère de partialité et de violence, et le mémoire prétend qu'elle donna de lui une idée si peu avantageuse qu'on conçut un parfait mépris pour sa personne. Il est vraisemblable que nous avons dans ces accusations un écho des vives querelles qui s'élevèrent au sein des mo- nastères bénédictins entre constitutionnaires et appelants. Dom Guillaume, sans en convenir, supportait mal la sou- mission de son successeur à la bulle Unigenilus; de là sa méchante humeur et ses plaintes. Dom RafEer fut néan- moins bientôt rappelé et placé à la tête de l'abbaye de la Chaize-Dieu en Auvergne (9). (8) F. F. 19678. (9) Il nous reste quelques-unes de ses lettres, trois à Mabillon (F. F. 19652, 19656), une à Dom Çoustant (F. L. 12804), une à Dom Le Nourry (F. F. 19648), une à Dom Massuet (F. L. 12691), et deux autres dans le F. F. 17711.