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IZERNORE 245 Or ce mot de delubris employé à dessein par le moine de Condat veut dire la demeure des idoles (2). Delubrum nous dit Freund (3), vient de diluo, laver, puri- fier. Les anciens appelaient ainsi les temples ayant des fontaines dans lesquelles les fidèles se purifiaient avant d'entrer dans le sanctuaire. C'est donc à deux reprises qu'au Ve siècle, notre monu- ment était appelé temple. C'est bien là son véritable nom. Depuis le ve siècle jusqu'à 1600, c'est-à -dire jusqu'à Guichenon, l'histoire est muette sur le temple d'Izernore. J'ai vainement cherché dans les titres et les ouvrages an- ciens quelques traces pouvant me guider dans mes études, mais je n'ai rien pu découvrir. Le moyen âge se détachait complètement de l'antiquité et c'est seulement au temps de Louis XIV que dans nos contrées les souvenirs des temps anciens commencèrent à présenter quelque intérêt. Voici le court mais précieux passage que Guichenon, notre savant et fidèle auteur de l'Histoire de la Bresse et du bugey nous a laissé en 1650 et qui est relatif au temple d'Izernore ; je cite textuellement : « Au village à 'Isarnore, il y avait autrefois un très beau « temple dédié à Mercure, duquel il ne reste que trois « colonnes de marbre debout. Les deux premières ont « 35 pieds de hauteur et 13 en grosseur, la troisième a bien « la même grosseur, mais la hauteur n'est que de 25 pieds. « L'Architrave du temple est encore dans son entier (2) Ducange, Dictionnaire de la basse latinité. V. Delubris. (3) Freund, Dictionnaire latin.