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                       ET LES BÉNÉDICTINS                         229

 et le Père Mabillon que je ne connais point. Il faisait diffi-
 culté de me rien faire voir, d'autant, disait-il, que de toutes
les pièces que vous faisiez imprimer qui venaient de chez
eux, vous cachiez le lieu et le nom de l'abbaye de Cluny.
Comme je m'étais précautionné et que j'avais porté avec
moi votre Elenchus des onze tomes, j'avais par avance mar-
qué d'une croix -(- à la marge toutes les pièces de Cluny,
afin que si j'en rencontrais quelques-unes, je ne vinsse à
copier une chose imprimée, ce qui me servit bien pour
justifier ma conduite et lui faire voir le contraire de ce qu'il
me disait. Sur quoi ayant connu mon ingénuité, il me fît
part du répertoire de ce qu'ils ont, d'autant que leurs
archives sont séparées d'avec celles de l'abbé. Je ne vis là-
dedans que des asservissements, des échanges, des inféo-
dations et autres choses qui ne servent aucunement à
imprimer. Je fus deux fois à la bibliothèque où il y a quan-
tité de manuscrits, mais je n'ai pas eu le loisir de voir ce
que c'est, d'autant qu'après huit jours de séjour en ce
lieu-là, il arriva d'autres affaires qui ont changé de face à
l'abbaye, savoir l'élection du même Dom Henri pour abbé.
Vous en pouvez savoir quelque chose. Utinam permaneat,
car c'est un homme qui a beaucoup d'amitié pour moi
et m'a promis de me rappeler pour faire l'inventaire des
archives de l'abbaye; ce qui ne vous sera pas inutile, car
si cela est, vous y aurez bonne part. Recommandez, s'il
vous plaît, cette affaire à Notre-Seigneur en vos saints
sacrifices (3).


  (3) C'est à la mort du cardinal d'Esté, le 17 octobre 1672 que les
anciens religieux et les réformés de Gluny avaient élu Dom Henri
Bertrand de Beuveron. Mais le roi n'entendit pas qu'un tel empiétement
sur ce qu'il regardait comme son droit fût sanctionné. Un arrêt du