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212                EN TOSCANE ET EN OMBRIE

des symboles évangéliques de bronze, d'une exquise
Madone de Pisano abritée sous un dais de bronze dont
deux anges relèvent les courtines, sa rosace filigranée enca-
drée par les apôtres et le cortège des saints, la façade donc
s'épanouit dans les merveilles de ses mosaïques, hommage
resplendissant à la gloire de la Vierge. Elle douce, jeune,
suave, escortée de six Séraphins, monte vers les Béatitudes
du céleste couronnement, apothéose finale de cette miroi-
tante décoration polychrome.
   A l'intérieur, des piliers massifs portent les hautes parois
lisses, rayées, égayées par une corniche-tribune ajourée du
plus beau travail, la toiture est apparente avec.ses poutres
décorées. Au chœur une grande verrière; des fresques du
xve siècle drapent l'autel de leurs teintes adoucies, de ma-
gnifiques stalles sculptées, marquetées l'entourent. A gauche
la chapelle du Corporal miraculeux enfermé dans un splen-
dide reliquaire en argent d'Ugo de Vieri de 1338; je n'en
parle que par ouï dire, car cette merveille d'orfèvrerie et
d'émaux n'est exposée que pour Pâques et la Fête-Dieu. A
droite de l'autel, la Capella Nuova célèbre au monde par les
vigoureuses fresques de Luca Signorelli; à la voûte, celles
plus douces à l'âme de Fra Angelico. La bénédiction de
l'octave de l'Immaculée-Conception se donnait dans cette
céleste chapelle, les cierges éclairaient à ravir les fresques
atténuant les terreurs du jugement dernier, les affres des
damnés, illuminant au contraire la Madone heureuse, en-
tourée des élus, tandis que le concert angélique dans son
hosanna adore le Christ si bon, si miséricordieux en son
geste bénissant; le chœur chantait à l'orgue (9) un banal et


  (9) Il y aurait une très intéressante étude à faire sur la décadence
complète de la musique religieuse en Italie, Rome et Milan à part. La