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98 IZERNORE nore, sans prendre part à une lutte qui divise des esprits distingués et bien plus compétents que moi pour traiter un pareil sujet. Revenons donc tout simplement à Izernore et à son éty- mologie. Le premier auteur qui nous ait parlé de cette ville et de son temple, est un moine de l'abbaye de Saint-Claude, lequel vivait à la fin du Ve siècle. Le nom primitif de Saint-Claude était Condat, qui en langue celtique signifie confluent. Deux rivières, le Tacon et la Bienne se réunissent en cet endroit. Plus tard, l'abbaye fut appelée Saint-Oyend, du nom de l'abbé saint Oyend, mort en 510. Ce ne fut qu'au xm e siècle que l'abbaye qui possédait le corps de saint Claude prit défini- tivement ce nom, ainsi que la ville qui, peu à peu, autour d'elle s'était élevée ! Quel était ce moine, nous le verrons plus tard. C'est en écrivant la vie de saint Oyend (Eugendus), abbé de Saint-Claude, qui a vécu de 450 à 510 et qui était né à Izernore comme ses deux prédécesseurs, saint Romain et saint Lupicin, fondateurs de l'abbaye, que le moine nous parle d'Izernore, du lieu de naissance de saint Oyend dont il fut, dit-il, l'élève et le disciple. Ce passage si important, ainsi que la vie du saint, est reproduit par Surius, chartreux, né à Lubeck en 1522, mort à Cologne en 1578 et auteur d'une Vie des Saints éditée à Cologne en 1572. Encore est-il permis de douter du point de savoir si ce texte si précieux n'a pas été recueilli par Surius dans les œuvres de Lippomani qu'il a publiées. Lippomani était un savant prélat italien, né en 1500 a