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444                            N PORTUGAL

Ferdinand de Saxe-Cobourg. (6) J'ai vu dans un cercueil de
cristal, le prince défunt admirablement embaumé, en grand
uniforme de général, le visage presque souriant, aux traits
fins et intelligents de cette famille Cobourg, dont les
membres savent facilement trouver un trône soit dans le
lit nuptial des Reines (Angleterre, Portugal), soit en accep-
tant le sceptre offert plus ou moins spontanément par les
peuples nouveaux (Belges, Bulgares).
   Laissons reposer le roi Ferdinand, que nous retrouve-
rons à Cintra, et rentrons dans Lisbonne : les rues anciennes,
près du Tage, sont anglaises, maisons insipides, fenêtres à
guillotine ; les modernes, construites sur les hauteurs, le
long de l'avenue Royale, rappellent les plus jolies de Dresde
ou de Cannes. Au centre des affaires, s'élève lourdement
l'arc triomphal du Commerce, autour de lui les Ministères,
au-devant, la statue équestre de don José I, avec le m é -
daillon du grand ministre Pombal, en face, le Tage royal,
immense s'étend, sa nappe verte et jaune égayée par les
grandes voiles des barques portugaises, à proue recourbée
à l'antique, les nombreux steamers vont et viennent, s'of-
frant assez souvent le divertissement d'une collision ; au
loin, les toits blancs de Seixal, et la baie brillante de Bareiro.
Le Tage, grandiose, supsrbe, depuis Santarem jusqu'à
l'Océan, voilà la beauté sans pareille du Portugal !
   L'Opéra San-C'arlos, et le théâtre Dona-Maria II, sont
deux belles salles; à l'Opéra, saison italienne, sous le haut
patronage de la reine Maria-Pia; au théâtre Dona-Maria,
répertoire portugais et traduction de l'opérette française
très en faveur auprès du public.


  (4) San-Vicente a vu depuis (22 octobre) les royales funérailles de
S. M. le roi D^n Luis I.