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                        EN PORTUGAL                       443
 l'existence sont vite compris et appliqués, en Portugal
tugal comme en Espagne (pays arriérés selon la légende) ;
dans les gares l'attente stupide au guichet des billets, au
pesage des bagages est supprimée, les bureaux de ville dis-
tribuent les billets, enregistrent les bagages transportés à la
gare par les omnibus ou les tramways spéciaux.
     Porto admirablement campé sur les rampes du Douro
n'offre aucun attrait en dehors des deux splendides ponts
enjambant le fleuve, M. Eiffel les a lancés ; l'œuvre est
gigantesque, le panorama merveilleux sur les courbes boi-
sées du Douro. Les rues de Porto sont extrêmement en
pente, notre Grande-Côte et la montée du Gourguillon
peuvent à peine en donner une idée, les tramways traînés
par les braves petits chevaux lusitaniens grimpent et des-
cendent, heurtant assez souvent les chariots aux roues
pleines et gémissantes, tirés par d'énormes bœufs peinant
sous les jougs curieusement découpés et peints.
     A Lisbonne, même pauvreté artistique, l'influence pra-
tique des Anglais n'en est pas la seule cause, le tremble-
ment déterre (1755) ensevelissant soixante mille malheu-
reux sous les ruines de la capitale, a aussi détruit les
 nobles créations des rois architectes de la fin du xve siècle;
 le cloître ogival et mélancolique des Carmes, la cathédrale
 (la Se) ont seuls résisté. La Se (Sedes, Siège), après les
 splendeurs espagnoles, semble une pauvre église villa-
 geoise.
     Les autres églises rococo, argentées, dorées, remplies de
 miroirs, de statues mignardes, fatiguent la vue avec leur éta-
 lage de mauvais goût. San-Vicente renferme le très simple
 Panthéon royal, tous les Bragance dorment là,depuis Jean V.
  Le Panthéon s'est ouvert en 1885 pour le père du Roi,
  l'époux de la Reine Dona Maria II, le beau et séduisant