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LES AQUEDUCS 143 Et par conséquence : aqueduc de l'Yzeron, parce que cet aqueduc, s'il avait réellement existé, aurait dérivé des eaux tributaires du bassin de l'Yzeron. Les auteurs qui ont écrit sur les aqueducs de Lyon, chro- niqueurs, littérateurs, historiens, y compris Delorme et Fla- chéron, ont affirmé des erreurs qui se sont propagées, et ont acquis, avec le temps, la valeur d'un article de foi historique. Il est bien difficile de déraciner une erreur, mais cela ne peut nous empêcher de dire ce que nous avons constaté. Nous dirons simplement ce que nous avons vu, nos attes- tations sont le résultat de recherches, s'appuyant sur la théorie et la pratique du distributeur d'eau, recherches faci- litées par la cartographie moderne avec courbes de niveau. Pour les anciens, et même jusqu'à ces derniers temps, l'étude de l'archéologie des aqueducs, dans le voisinage de Lyon, était une opération délicate, sauf cependant pour l'aqueduc du Pila ou du Gier, qu'on peut suivre presque pas à pas, depuis le sommet de la montée des Anges, à Four- vières, jusqu'à son origine, au pied des contreforts du Pila. En ce qui concerne les autres aqueducs : Brevenne, Mont- d'Or, Miribel et Yzeron, de grosses erreurs ont été faites. Pour restituer un aqueduc ancien, il faudrait être accom- pagné d'une équipe d'opérateurs ayant en main le niveau et la mire pour le rattacher aux cotes d'altitude du nivelle- ment général, dont le zéro est le niveau même de la mer. Or, ce nivellement, en ce qui concerne le Rhône, de la mer à Genève, n'a été fait, par M. Bourdaloue, qu'en 1866 ou 1867; M. Bonnet, inspecteur générai des Ponts et chaus- sées, directeur de service de la voirie municipale de Lyon, a fait étendre ce nivellement dans la ville, et a fait poser, même dans la banlieue, quelques repères aux armes de la ville, fixés sur des soubassements de maisons ou d'édifices.