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                              DOCUMENTS INÉDITS                                        293
avec une grande réputation dans tout le Foretz et une partie du bas
Auvergne, et parmy la noblesse. Dieu Iuy fasse miséricorde.

        Tendimus hue omnes mortem, properamus ad unam.



   Le 28e de décembre 1624, je fus esleu consul, avec M. Bouchetal,
mon cousin, de la ville de Saint-Bonnet, par tous les habitans d'icelle
assemblés pourcest effest dans la maison de ville, lesquels d'un commun
consentement me donnèrent leurs voix et me prièrent accepter ladite
charge.
   — Le 29e mesme mois et année arrivast en ceste ville la compagnie
de chevaux-légers de monsieur le Connétable, conduite par monsieur de
Chambillac, lieutenant d'icelle, composée de vingt de maistres. Ils ne
séjournèrent en ceste ville que deux jours et deux nuits, pendant les-
quels nous les deffrayasmes. Us pensaient de demourer en garnison en
ceste ville un couple de mois, mais lorsque moins ils y pensoient, il
fallut desloger et aller en Pisdmont.

                                           1625

   Le 16e mars 1625, passa en ceste ville la compagnie de chevaux-
légers de monsieur le marquis de Canillac, lequel la conduisoit en
Piedmont, en l'armée du Roy, estant commandée par M. le Connestable
Lesdiguières, pour aller contre Gênes. La compagnie de chevaulx-
légers du marquis de Canillac séjourna deux jours à Estivareilles, Tour-
torel et aultres villages proches et voysins, lesquels receurent de
grandes incommodités dudict logement, car les gendarmes de ladicte
Compagnie estoient fort rigoureux, battant, frappant et tirant ranson des
 pauvres paysans (2).


  (2) Les excès commis, à cette époque, par les troupes de passage, ont été signalés dans
toutes les provinces, et c'est presque dans les mêmes termes que s'exprime, dans sa chro-
nique manuscrite, le curé Machetet de (Langres) qui, en t 6 $ i , nous apprend que les soldats
allaient « pillant, volant, brûlant, ravageant tout à tort et à travers. » (V. A. Feillet. La
misère au temps de la Fronde et de saint Vincent de Paul, p. 5 56.)' Comme nous l'apprend
aussi notre livre de raison, ces désordres se reproduisaient à chaque passage de troupes. Ces
renseignements sont confirmés, d'ailleurs, par d'autres documents s'appliquant à la même

         N° 4. — Octobre tSSo.                                                    20