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AU COLLEGE DE MONTBRISON 121 tage est obtenu par les communautés les plus célèbres, en particulier par les Nouvelles-Catholiques, les Prémontrés, les Enfants-Rouges, près du Temple. Quand l'association est brisée par la maladie du premier, le second n'est pas éloigné du terme de sa carrière oratoire ; encore deux ans, et la charge épiscopale l'enlèvera pour toujours à Paris; il se réservera tout entier par son troupeau ; il lui consacrera toutes les ardeurs de son cœur et tous les accents de sa voix. Mais en Auvergne, il songe encore à ce cher rival, reclus de sa cellule oratorienne ; il se rappelle leurs communs labeurs et leur inaltérable amitié ; il lui écrit : « Nous nous avançons tous les jours vers l'éternité. Votre sort est infiniment préférable au mien ; vous paraîtrez devant Dieu avec une sainte confiance. Vous lui présenterez des croix, des afflictions, des maladies; pour moi, je ne pourrai lui offrir que de vains titres, que des dignités (21). » Ces consolations avaient quelque chose de prophétique, ou plutôt elles étaient probablement une réponse à des pres- sentiments, que le correspondant de l'évêque de Clermont ne dissimulait plus; peu de mois après, ils se réalisaient trop promptement; le 28 janvier 1728, le P. Jean-Joseph Maure s'éteignait doucement, il avait cessé de souffrir, et sa bouche trop tôt close pour l'éloquence se fermait aussi à la prière. (21) Cette lettre citée par Bougerel (Mémoires pour servir à l'his- toire, etc.), ne l'est que de mémoire. « En 1727, dit cet écrivain (loc. cit.), Massillon écrivit au P. Maure une lettre que j'aurais rapportée ici, si j'avais pu en recouvrer une copie, je me souviens seulement que le prélat lui disait » Cf. un article dans le Mercure, du même P. Bougerel, mars 1728 : Éloges des PP. Maure et Reyneau.