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veau comme le seul personnage capable de le sauver. On
essaya néanmoins d'amoindrir son autorité en donnant le
commandement en chef au fils aîné de Ferdinand II, dont
il n'aurait été que le lieutenant ; le général refusa de se sou-
mettre à personne, et lorsqu'on eut appris la défaite de
Lech et la mort de Tilly, il fallut se résigner. Eggenberg
partit pour se rendre auprès du général, et Wallenstein qui
se trouvait à Znaym, vint à sa rencontre.
   L'entrevue entre les deux amis eut lieu au château de
Gôllersdorf (5). Wallenstein exigea et obtint une autorité
plus grande encore que celle qu'il avait exercée pendant son
premier commandement. Il se mit aussitôt en campagne et
ne tarda pas à justifier par ses succès la confiance de l'em-
pereur. Mais la mort de Gustave-Adolphe à Lûtzen eut pour
lui un résultat analogue à celui qu'avait amené déjà la paix
de Lûbeck. Le danger ayant diminué, on ressentit moins
l'importance de ses services; et lorsqu'il voulut imposer la
paix à l'empereur, le parti ultramontain, qui le trouvait trop
favorable aux protestants, ne songea plus qu'à le renverser.
Wallenstein alla-t-il jusqu'à trahir l'empereur ? M. de
Zwiedeneck-Sûdenhorst, l'auteur de la biographie d'Eggen-
berg, pense qu'il sera toujours impossible de le savoir. Peut-
être sa révolte se borna-t-elle à vouloir sauver l'empereur
malgré lui. Quoi qu'il en soit, Eggenberg, qui l'avait tou-
jours soutenu, ne le suivit pas jusque-là. On a dit quvaprès
 la mort de son ami il fut disgracié ; il n'en est rien ; il con-
serva toujours la confiance de Ferdinand IL On ignore
 quelle fut alors sa conduite ; il semble que se sentant inca-
pable de lutter contre la Cour, il laissa aller les choses : ce


  (5) Entre Vienne et Znayur.