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418 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS
Les maux de nos contrées allaient grandissant, se
ressentant des malheurs de la France, qui se trouvait alors
aux 'prises avec les émeutes populaires, la famine et les
Anglais. En 1356 eut lieu la funeste bataille de Poitiers et
le roi Jean, battu, fut emmené captif en Angleterre. Le
dauphin, ayant pris la régence du royaume, eut beaucoup
de peine à ramener un peu d'ordre et de courage dans cette
armée vaincue et débandée (27). Des désordres inouïs
furent commis alors par des bandes indisciplinées, qui
parcouraient les provinces de la France, et la Jacquerie
vint y ajouter ses horreurs. Mais le plus grand danger était
les Anglais, qui trouvant le royaume ouvert de toutes parts,
se répandirent sur son sol avec une grande rapidité. Au lieu
de se tourner contre l'ennemi commun, solidement établi
dans plusieurs provinces, les Français se montraient divisés
par des querelles désastreuses. A Paris, les bourgeois étaient
en pleine insurrection sous la direction de Marcel, le prévôt
des marchands. Ils cherchent à entraîner dans leur parti
les autres grandes villes de France. Mais ce fut en vain
qu'ils tentèrent de gagner à la ligue, formée contre
les princes et les états, la ville de Lyon et sa province.
Celles-ci restèrent calmes et fidèles au dauphin, grâce
aux sages avis deHumbertde Grôlée, cet illustre lyonnais.
Ce fut en ce temps que, exaspérés par une misère
inouïe, se trouvant sans défense contre la rapacité et la
cruauté des gens de guerre, sans asile et sans pain, les
paysans se soulevèrent sous le nom de Jacques. La Jacquerie
s'organisa en hordes féroces et sauvages, qui armées de faux
et de tisons, se ruèrent sur les demeures des nobles pour y
(27) A, Bernard. Hist. du Forez, t. I, p. 312.