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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 419 trouver pain et richesses. L'on vit alors se commettre d'épouvantables forfaits et des massacres affreux que d'au- tres bandes, aussi cruelles, renouvelèrent en 1793. Les Jacques égorgent sans pitié les malheureux châtelains qui tombent entre leurs mains, violant leurs femmes et leurs filles et incendiant leurs demeures. Plus de cent mille vic- times furent égorgées par ces forcenés; mais bientôt revenue d'un premier sentiment de peur, la noblesse reprend cou- rage, s'organise rapidement et fait durement expier à ces misérables les horreurs commises. Partout on les traque comme des bêtes fauves, et tout ce qui n'était pas tué par le fer était pendu aux arbres des forêts (28). Quoique la Jacquerie ne fut pas arrivée dans le Lyonnais, nos cam- pagnes en ressentirent le contre-coup et virent souvent passer de ces fugitifs devenus brigands, qui ne vivaient que de meurtres et de rapines, jetant la terreur dans les maisons isolées. Mais à défaut des Jacques, nous avions l'effroi qu'inspirait l'approche rapide des Anglais. Sous la conduite du fameux Robert Knolles ou Canolle, ils avaient envahi le Berry et de là l'Auvergne. Le comte Guy de Forez, redou- tant leur invasion, convoque ses chevaliers et vassaux, parmi lesquels se trouvaient plusieurs membres de nos familles che- valeresques. Guy de Forez alla joindre ses troupes à celles de Béraud II, dauphin d'Auvergne et comte de Clermont, et ces deux hardis capitaines parvinrent, à force de vaillance, à contenir les Anglais et même à les rejeter sur le Limousin 1357(29). Malgré ce, l'année suivante 1358, les Anglais reparurent (28) Allut. La bataille de Brignais, p. 104. (29) Bernard. Hist. du Forez, t. 1, p. 313.