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                CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                        413

vint décimer encore les populations de nos malheureux
pays.
   L'abbé de Civins se montra à la hauteur de sa sublime
mission de charité. Il fit secourir, par ses moines, les vic-
times du fléau, et répandit de si abondantes aumônes, que
le couvent d'Ainay et le prieuré de Chazay se trouvèrent
en une véritable détresse. Ceci motiva, de la part de l'abbé
d'Ainay, une supplique à l'archevêque Henri de Villars,
qui, touché de cette gêne, accorda de joindre à la manse
abbatiale les revenus de l'église de Civrieux, qui lui avaient
appartenus jusqu'à ce jour (21).
   Voici la teneur de cette charte, toute à la louange du
seigneur baron de Chazay. Il y est dit : que Louis de Vil-
lars, archidiacre de Lyon, et Chabert Hugon, docteur es
lois, obéancier de Saint-Just, ont été commis par le révé-
rendissime, Henri, archevêque, par la grâce de Dieu, et
comte de Lyon, ainsi que le vénérable et discret homme,
seigneur Guillaume de Thurey, curé de Lyon, pour exa-
miner la cause. Il a été reconnu que le seigneur abbé d'Ai-
nay, qui doit pourvoir à la subsistance des moines de son
couvent, lesquels, d'après l'antique coutume, doivent être au
nombre de cinquante moines et de vingt prébendiers,
expose au vénérable archevêque qu'il peut à peine procurer
pain et vin nécessaires, vu les frais considérables occasionnés
par son hospice, où de nombreux étrangers viennent loger,


   (21) Arch. de la Char., B. 254, n° 100. — Henri II de Villars, fils
d'Humbert V, seigneur de Thoire et de Villars, et d'Ëléonore de Beau-
jeu, succéda à Guy d'Auvergne, en 1342. Il fut inhumé en la chapelle
de Sainte-Madeleine, qu'il avait fait bâtir en l'église primatiale. On
y voit ses armes à la voûte et aux vitraux : bandé d'or et de gueules de six
pièces avec une croix hochant sur le tout. La Mure.