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332 CHAZAY-D'AZERGTJES EN LYONNAIS ait acquis la seigneurie ( n ) . Au nord de ce couvent se trouvait le château fort qui était d'une certaine importance et qu'habitaient les d'Alix. L'on y voit encore de belles ruines qui présentent quelques traces d'architecture sarra- zine. Ce qui pourrait faire croire qu'un des nobles cheva- liers d'Alix avait séjourné en Orient à l'époque des Croi- sades. Les gens de la contrée prétendent que ce château correspondait par de longs souterrains avec les châteaux forts de Châtillon et de Charnay. On y remarque encore une de ces sombres prisons, qu'on appelait oubliettes, et qui est assez bien conservée, servant de cave à un vigneron de la localité. Ce château était défendu par un mur d'en- ceinte fort bien fortifié et flanqué de grosses tours rondes, dont on aperçoit encore les vestiges. ( 11) Alix a été surtout célèbre par son couvent de chanoinesses de l'ordre de Saint-Benoît. Toutes les grandes maisons du Lyonnais, Forez et Beaujolais, regardaient comme un honneur d'y être admises. Le grand prieur de Savigny en était le supérieur-majeur, et la prieure était nommée par le Chapitre. Saint Denis en était le glorieux patron. En 1219, l'existence de ce noble Chapitre nous est prouvée par la charte de Guichard III, sire de Beaujeu, qui le prend sous sa protection, cherchant à le soustraire à la domination des archevêques de Lyon. Le couvent d'Alix fut saccagé par le baron des Adrets, et ne reprit sa splendeur qu'en 1598. Henri IV, alors, plein de sollicitude pour ces saintes religieuses, écrivit au sénéchal de Lyon, afin qu'il les remît en possession de leurs biens {Diclionn. d'Expilly, Ali*). En 1754, la prieure était illustre dame, Louise de Muzy de Véronin, que l'on disait fille de Louis XV. Aussi n'avait-elle qu'à demander pour voir tous ses désirs accomplis. Le roi ordonna qu'à l'avenir, on ne recevrait plus aucune chanoinesse sans la preuve écrite de cinq quartiers de noblesse, et par lettres-patentes de novembre 1755, il permit à toutes ces nobles filles, trop accessibles, hélas ! aux grandeurs de la terre, de porter à leur cou une riche médaille d'or, surmontée d'une couronne de comte, et atta-