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304                     NOS VOISINS

   Sans doute, c'est aussi à ce frottement qu'il doit une
souplesse extraordinaire en affaires. Bien avant d'être léga-
lement notre compatriote, le Savoyard avait acquis chez
nous droit de cité, par son activité et son travail persévé-
rant. Dans les plus humbles besognes comme dans les plus
hautes positions, on le rencontrait partout.
   Une des qualités distinctives du Savoyard, c'est le bon
sens, dont une des nombreuses manifestations — à mesure
que la situation s'élève et que l'intelligence s'affine — se
trouve dans le bon goût. Aussi, à vous promener un
dimanche dans certaines villes de Savoie, vous croirez
aisément qu'il n'y a que des grandes dames.



                    LE DAUPHINOIS

   Il est, sur les Dauphinois, un dicton que je ne répéterai
pas ici. Si vous prétendez qu'il les dépeint bien, je répon-
drai qu'une caricature n'est point un portrait, bien qu'elle
ait plus de chance que celui-ci de devenir populaire.
    Mettons, si vous voulez, que le Dauphinois est fin et
 délié; ajoutons qu'il ne dit jamais que ce qu'il veut dire;
mais reconnaissons aussi qu'il y a chez lui beaucoup de
bonhomie et que les réticences sont une des formes de
l'éloquence.
   Son caractère, au surplus, est plein de contrastes. Ainsi,
le Dauphinois est remuant et laborieux, mais il est peu
novateur et peu entreprenant. La plupart des usines du
pays ont dû leur création à des étrangers, et les habitants
font peu de chose pour retenir les visiteurs qu'attirent les
 beautés naturelles de cette admirable région.
  A Grenoble et dans plusieurs centres la vie intellectuelle