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                        NOS VOISINS                      303

davantage rapproché des races du Midi que le Suisse et le
Franc-Comtois. Il en a le tempérament militaire, et il en
montrerait l'esprit industrieux, n'était un fond d'indolence,
qui vient le plus souvent paralyser son entrain.
    Quant au Bressan, il a visiblement subi l'influence du
sol : haut de stature, à la parole lourde, à la marche lente,
il fait penser à ces végétations des terrains saturés d'eau,
dont les rameaux montent en jets abondants et vibrent mol-
lement sous les souffles du dehors.
   Dans les parties plus favorisées par le climat, on ren-
contre d'admirables types. Les Bressanes surtout, avec leur
taille élevée, leurs cheveux d'un blond châtain, leur visage
frais, aux lignes pures de toute influence romaine, ont une
grâce primitive, qui fait penser aux Gauloises, telles que
l'antiquité nous les a dépeintes.
    Tout à côté, il n'est pas rare de voir — en Bresse, comme
dans le Bugey — des types, rappelant d'une façon frap-
pante que de nombreuses colonies sarrasines se sont jadis
fixées entre la Saône et l'Ain.


                     LE SAVOYARD

   Ne vous offusquez pas, si j'emploie ce terme, de préfé-
rence à Savoisien qui me paraît un affreux barbarisme et
auquel je ne m'habituerai jamais.
   Le Savoyard est un Français que des causes politiques
avait tenu éloigné de sa patrie naturelle, et qui est rentré
sans effort dans le giron national. De son voisinage et de
sa longue communauté d'intérêts avec l'Italien, il a gardé
une finesse qui n'exclut point la franchise, et une facilité
d'élocution qui n'est pas la faconde méridionale.