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254           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

breux hommes d'armes, qui gardaient la cité et parcou-
raient la baronnie pour mettre l'habitant et ses récoltes à
l'abri des malandrins, formaient une population assez con-
sidérable (près de trois mille âmes), pour que l'on se
demande où tout ce monde pouvait loger, en voyant la
faible étendue de l'enceinte de la ville ? Cependant nous
savons qu'en un temps de disette le château de Chazay fut
obligé de nourrir plus de trois mille affamés.
   Ces turbulents seigneurs suscitaient souvent de graves
embarras à leur baron. C'étaient parfois de véritables petites
guerres à soutenir contre des chevaliers puissants par leurs
alliances, qui cherchaient à se soustraire à l'autorité des
abbés d'Ainay ou à empiéter sur leurs droits.
   En l'année 13 15, le seigneur de Marcilly, Guillaume de
Viego, après de nombreuses contestations et escarmouches
 en arrive à une transaction. Le noble damoiseau soutenait
 que moyenne et basse justice lui appartenait sur la terre de
 Marcilly, et qu'il avait le droit, depuis les temps les plus
 anciens, d'y lever les bans, excepté le droit d'infliger le der-
 nier supplice, qui relevait de la justice du château de
 Chazay.
    L'abbé d'Ainay réclamait de son côté entière juridiction
 sur ce village. On décide de régler l'affaire à l'amiable et les
 arbitres nommés sont : dom André de Marzé, abbé de
 Me-Barbe, seigneur Guichard de Marzé, chevalier, et frère
 Jouffroy de Viego, prieur de Faverges. L'abbé Jean et
 Guillaume de Viego s'engagent sur les saints Evangiles et
 sous peine de cent livres tournois d'amende à se conformer
 pleinement au jugement rendu. Or il est reconnu qu'Ulric
 Anseu, qui possédait Marcilly avant Guillaume de Viego,
 ne touchait et ne percevait que les petits bans jusqu'à
 soixante sois forts, mais que tout domaine pur appartenait