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202               BIOGRAPHIES ALLEMANDES

fut aussi, d'ailleurs, la conduite de Ferdinand IL La lutte
s'engagea par dessus la tête de l'empereur et de son mi-
nistre, entre Wallenstein d'un côté, le parti ultramontain
de la Cour, dirigé par Ognate, ambassadeur d'Espagne, de
l'autre ; Wallenstein et Ognate voulaient tous les deux
imposer leur politique à l'empereur : ce fut Ognate qui
l'emporta.
   Eggenberg ne survécut à son ami que huit mois. Il souf-
frait depuis longtemps déjà de la goutte, et il avait plusieurs
fois cherché dans les eaux de divers pays un adoucissement
à ses souffrances. La paralysie s'étant ajoutée à la maladie,
il alla prendre les bains de Duino sur la côte d'Istrie. Il en
revenait lorsque la mort l'atteignit, à Laybach, en Carniole,
le 18 octobre 1634; ^ ava^1 66 ans.
    L'histoire nous apprend peu de chose sur son caractère.
Lié de bonne heure avec Ferdinand, dont il partageait la
passion pour la chasse, il lui demeura fidèle dans la mau-
 vaise comme dans la bonne fortune, et son ascendant sur
lui semble avoir eu pour cause moins encore la conformité
 de leurs goûts, qu'une certaine modération politique qui leur
 était commune. Cette modération s'étendait surtout chez
 Eggenbert aux affaires religieuses ; il n'avait pas approuvé
l'édit de restitution, et il soutint constamment Wallenstein,
 qui en matière de foi voulait une liberté complète. Wallen-
stein écrivait beaucoup, mais sans s'inquiéter de la forme ;
Eggenberg écrivait peu, mais avec soin : l'idée ne lui suffi-
sait pas : il voulait l'exprimer avec élégance. En amassant
une fortune énorme, Wallenstein songea plus encore à
donner qu'à recevoir; la richesse n'était pour lui qu'un
moyen d'agir ; Eggenberg, au contraire, mit dans l'usage
qu'il fit de ses biens le même ordre que dans son style.
L'empereur Ferdinand ne sachant guère compter, Eggenberg,