page suivante »
198. BIOGRAPHIES ALLEMANDES Jean Ulrich d'Eggenberg appartenait à une famille sty- rienne, d'origine bourgeoise, enrichie dans la banque. Cette famille se divisa en deux branches : la branche aînée, ou d'Ehrenhausen, parvint la première à la noblesse ; la bran- che cadette, ou d'Algersdorf, qui remontait à Balthasar Eggenberg, directeur de la monnaie sous l'empereur Fré- déric III, n'y arriva que plus tard. Jean-Ulrich, dont on s'occupe ici, naquit à Gratz, en 1568. Son père, Seifried d'Eggenberg, ancien bourgmestre de Gratz, appartenait à la branche cadette, celle d'Algers- dorf; sa mère fut Anne Bénigne de Galler. L'enfance de Jean Ulrich est peu connue; on sait seulement que son intelligence était vive et précoce. A quinze ans, il quitta la maison paternelle pour aller étudier à l'Université de Tû- bingue, où avait coutume de se rendre la noblesse protes- tante de Styrie. Il était en effet luthérien, et s'il embrassa plus tard le catholicisme, il n'appartint jamais au parti exa- géré qu'on a appelé à Vienne le parti ultramontain. On ne connaît pas mieux sa jeunesse que son enfance. De retour à Gratz, il ne tarda pas à se lier, avec l'archiduc Ferdinand de Styrie, d'une amitié qui dura plus de quarante ans et ne devait finir qu'avec la vie (3). En 1598, à l'âge de trente ans, il épousa Sidonie Marie de Thannhausen, fille du baron de Thannhausen. Née comme lui dans le luthéranisme, elle embrassa également le catholicisme. Devenu membre du Conseil privé de l'Autriche centrale en 1602, sous le règne de l'archiduc Ferdinand de Styrie, qui devint plus tard l'empereur Ferdinand II, Eggenberg prit part dorénavant à toutes les affaires de la maison de (3) Eggenberg avait dix ans de plus que Ferdinand.