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BIOGRAPHIES ALLEMANDES I99 Habsbourg. Cette maison fut alors éprouvée par deux révo- lutions dynastiques, suscitées par ses membres eux-mêmes : l'une, contre Rodolphe II; l'autre, contre son frère Mathias. Ces deux empereurs ayant compromis, l'un après l'autre, par leur gouvernement, l'avenir de leur dynastie comme celui de leurs sujets, Rodolphe fut contraint de céder à Mathias l'administration d'une partie de ses Etats; et Ma- thias dut reconnaître, à son tour, pour son héritier, son cousin, l'archiduc Ferdinand de Styrie. Les protestants avaient profité de l'incapacité de Rodolphe et de Mathias pour leur arracher de nombreuses concessions. Ils pensèrent même un instant, grâce à l'habileté du prince Christian d'Anhalt, gagner complètement à leur parti les deux empereurs; l'avènement de l'archiduc Ferdinand leur enleva toute espérance; ils se soulevèrent alors, mais Fer- dinand l'emporta et il dut la plupart de ses succès d'abord au duc de Bavière et à Tilly, puis à Wallenstein. Eggenberg et Wallenstein s'étaient liés de bonne heure, et l'influence du politique avait aidé à la fortune du général. Dans une entrevue célèbre, qui eut lieu à Briick, sur la Lei- tha (26 novembre 1626), tous les deux se mirent d'accord sur la politique générale à suivre, et ce fut Eggenberg qui fit approuver par l'empereur le système déjà suivi par Wal- lenstein, qui consistait à imposer la paix au moyen d'une armée qui ne coûterait rien au Souverain et serait assez forte pour briser toutes les résistances (4). Le succès justifia le plan du général, et la paix de Lûbeck mit fin à la guerre danoise. (4) Voir Gindely : Waldstein wahrend seines erslen Generahts. Prag. Tempsky, 1886, I, 161.