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184                     LES AQUEDUCS

l'étanchéité a résisté au courant du fleuve, — Flacheron a
signalé cet état, qui s'est peu modifié depuis l'époque où il
l'a vu.
    Nos contradicteurs objecteront que la maçonnerie ne
paraît pas remonter aux premiers temps de l'Empire romain,
 qu'elle est tellement bien conservée, qu'on croirait qu'elle
 date à peine du Moyen Age. Cette attestation de fraîcheur
d'exécution est si vraie, qu'on croirait qu'il n'y a pas dix ans
que certains joints sont passés au fer.
    L'aqueduc des bords du Rhône était un travail considé-
rable, non seulement par la masse de sa construction, mais
encore par la conception ingénieuse de son fonctionnement.
Nous avons va, sous un regard d'aération ou fenêtre, le
piédroit intermédiaire des grandes galeries arasé jusqu'au
 radier ; en sorte qu'au moyen de vannes on pouvait isoler
 les galeries et les faire fonctionner chacune séparément ou
 assécher une portion seulement d'une galerie, afin de faire
 un nettoyage ou une réparation à l'aval, dans la portion
 asséchée.
    A la prise d'eau, à 400 mètres amont de la borne kilomé-
trique n° 13, dans ce labyrinthe dont nous n'avons pu nous
 expliquer le fonctionnement, car il aurait fallu pour cela
déblayer ce dédale ; nous avons constaté cependant qu'il était
possible, au moyen de vannes et d'empellements, d'intro-
duire ou de suspendre à volonté l'arrivée de l'eau. On pou-
vait y installer des appareils pour un filtrage rudimentaire,
y recevoir les ensablements, les faire évacuer par l'une des
quatre galeries de ce système, soit par celle d'aval.
    Il est admissible que le débit plein des deux galeries
d'adduction n'était utilisé qu'aux jours de fêtes ou pendant
les temps des grandes assemblées des Gaulois dans leur cité;
et qu'en temps ordinaire, l'eau des sources dérivées vers la