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                            LES AQUEDUCS                   l8l

observateurs; aussi, des regards et des sourires frondeurs
devaient bien souvent, au temps des grandes réunions,
monter de la presqu'île, vers la cité impériale.
  Ce qui prouve bien que la cité gauloise n'était guère
qu'une cité de séjour temporaire, c'est que dans les fouilles
pratiquées par suite des travaux qu'on exécute dans cette
partie basse de Lyon, on trouve peu de fondations, mais
on trouve surtout dans le sol de l'ancienne cité gauloise,
des massifs en maçonnerie sur lesquels s'élevaient des mo-
numents publics et surtout décoratifs.
   Généralement riches, fiers de leur sang qu'ils considé-
raient comme meilleur et plus pur que celui des romains,
indépendants dans leur démarche, qui pouvait être consi-
dérée comme un signe de dédain, ils avaient pris à tâche
d'orner leur cité de monuments qui symbolisaient leur sou-
mission rétive. Ils n'avaient pas élevé des temples à leurs
divinités, trop spiritualisées pour être reproduites par la
matière, mais à leurs chefs, à leurs grands hommes, à leurs
prêtres et à leurs prêtresses. Cela ne faisait pas toujours
plaisir aux romains, puisque Auguste considérait avec autant
d'effroi que de reconnaissance l'autel qui lui avait été élevé
par les soixante nations gauloises.
   Les substructions de l'amphithéâtre de la cité gauloise ont
été mises au jour dans l'ancien Jardin des plantes, quand la
Compagnie générale des Eaux a fait bâtir un réservoir (inap-
parent), sous la vasque du rond-point, entre la rue des
Tables-Claudiennes et la rue du Commerce.
   Le théâtre devait être à côté de l'amphithéâtre, ainsi que
cela se faisait toujours.
  Il y avait donc, à Lugdunum, deux théâtres çt deux
amphithéâtres, de même qu'il y avait deux cités.
      N" 3, — Septembre 1SS9.                         n