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182 LES AQUEDUCS Quelques auteurs croient cependant que la cité gauloise avait un théâtre, mais pas d'amphithéâtre, par la raison que les scènes de carnage public répugnaient à nos pères. Pendant la durée des assemblées et des grands marchés, toute la vie active de Lugdunum se concentrait, naturelle- ment, dans la cité gauloise. Ce devait être un spectacle curieux et attrayant, que cette réunion de populations venues de tous côtés, trafiquant et discourant dans la presqu'île où existaient de vastes places publiques, des jardins, des pièces d'eau, amplement alimentées par l'aqueduc de Miribel. L'AUTORITÉ GAULOISE Aussi croyons-nous que c'est l'autorité gauloise, et non l'autorité romaine, qui a ordonné la construction de l'aqueduc des bords du Rhône. Construire un aqueduc qui amenait plus de deux cent mille mètres cubes d'eau, par jour, dans leur ville basse, c'était bien dans le tempéramment de nos ancêtres. Leur ville, à eux, populeuse pendant quelques jours de l'année seulement, était plus largement alimentée qu'aucune autre cité de l'empire romain. Tout dans cet édifice : la méthode de construction, le choix, l'emploi des matériaux, la différence de hauteur sous flèche et de largeur entre les piédroits, tout indique une sorte de tâtonnement, peu compatible avec une longue expérience. Tout dans cette œuvre, jusqu'aux regards d'aé- ration, — fenêtres, — comme les appelle Flachéron, sortes de lucarnes ou niches à plein cintre, dont les piédroits reposent bien sur les piédroits des galeries, et non sur l'ex- trados des grandes voûtes; ces fenêtres, notamment, nous