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 132           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

 au milieu des bois et dans les lieux absolument déserts.
Ils se composaient d'un bâtiment meublé de quelques lits,
attenant à une petite chapelle autour de laquelle se trouvait
un cimetière. Ils étaient desservis par un homme ou une
femme soit laïque, soit religieux, que l'on appelait parfois
recteur, reclus ou recluse.
   Leurs revenus provenaient de quelques terrains dont ils
touchaient les récoltes, puis en legs pieux. La confrérie du
Saint-Esprit, association religieuse et philanthropique du
Moyen Age, a bâti un grand nombre de ces hôpitaux. Cette
confrérie marchait de concert avec celle des ouvriers pon-
tifes, qui avait pour but de construire des ponts sur les
rivières et les fleuves aux endroits les plus fréquentés. Aussi
voyons-nous ordinairement le voisinage d'un hôpital et d'un
pont.
    Sur le cours de l'Azergues, non loin de Chazay, à Dorieux
(Duorivï), nous avions, il y a quelques années, un spéci-
men assez remarquable des travaux de ces ouvriers pontifes.
C'était un pont de deux arches, Tune grande, à plein cintre,
et l'autre plus petite; cette dernière existe encore. L'arche
principale portait, à l'intérieur, sur deux pierres des assises,
d'un côté un alpha, et de l'autre un oméga. C'était ainsi
que ces charitables ouvriers signaient les œuvres qui sor-
taient de leurs mains, faisant allusion à leur association
dont Notre-Seigneur était l'inspirateur. Vers le xn e siècle,
époque où ce pont fut construit, un monastère important
de Bénédictines existait sur la presqu'île qui voit s'unir l'Azer-
gues et la Brevenne, à la hauteur de ce pont. Là, toutes les
grandes familles de nos pays y renfermaient leurs cadettes,
et les jeunes filles sans dot de ces nobles maisons y venaient
chercher un asile. Tout auprès se trouvait également un
hôpital dans les mêmes conditions que celui de Chazay.