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              CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                  131

Il est convenu que cette somme reposera sur l'acquisition,
faite à Guillaume de Lissieu, d'une ferme et d'une vigne
aux Troches, domaine désigné plus haut (9).
   Notre ville de Chazay, sous le gouvernement bienfaisant
des abbés d'Ainay, offrait d'abondants secours aux malheu-
reux. Dès le xu e siècle, elle fut dotée d'une maison pour
les pestiférés, appelée La Maladière, et de deux hôpitaux.
La Maladière ou Maladrerie, qui était réservée aux pestiférés
et aux gens atteints de quelque épidémie dangereuse, maux
très fréquents à cette époque, était située au nord, à une
certaine distance de la ville, au territoire qui touchait les
Troches, et qui porte encore le nom de Maladière. Tout
auprès, se trouvait la chapelle de Saint-Ceorges et Saint-
Roch, deux saints invoqués contre ces maladies conta-
gieuses; il n'en reste trace. Le petit hôpital, qui était plutôt
une hôtellerie pour les misérables et les voyageurs, se trou-
vait au midi de Chazay, sur le ruisseau du Pressin, au lieu
dit de la Conche, fontaine de la plus belle eau, très abon-
dante et d'une grande fraîcheur. Il se trouvait placé là, à
l'arrivée des routes de Lozanne et de Civrieux. Nous lisons
dans l'ouvrage fort intéressant de M. G. Guigues : Voies
antiques du Lyonnais (10), qu'aux xn e , xm e et xive siècles,
il existait dans nos provinces un grand nombre de ces petits
hôpitaux tout spécialement affectés aux pauvres du Christ.
Ils servaient de refuge aux pèlerins et aux voyageurs malades
et attardés. Ces hôpitaux n'étaient ni maladreries, ni lépro-
series. Ordinairement, ils étaient bâtis à la tête des ponts,
dans des hameaux, aux carrefours des chemins, souvent



  (9) Grand Cart. â'Ainay, t. II, chart. xxi.
  (10) Les Voies antiques du Lyonnais. C. Guigue, Lyon, Henri Georg.