Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
               AU COLLÈGE DE MONTBRISON                123

    Cette édition comprend trois tomes in-12 : le premier a
516 pages, sans la préface ; le second, 542; le troisième,
599; le frontispice est in-octavo, mais il semble ajouté.
Nous ne serions pas éloigné de croire, d'après cet indice,
que ce frontispice seul est nouveau. A cette date, en effet,
le P. La Rue avait lui-même donné au public ses sermons ;
il fallait bien écouler ce qui restait de l'ancienne édition,
incorrecte autant qu'incomplète, on imagina de la faire pas-
ser sous le nom d'un mort incapable de réclamer, assez
fameux pour fournir quelque crédit à la spéculation. Le
procédé pour ingénieux qu'il soit n'est guère honnête, mais
de l'autre côté de la frontière les soucis sur ce point sont
légers.
    La supercherie fut renouvelée : lorsque le P. Joseph
Massillon commença en 1745, pour finir quatre ans après,
 la publication des sermons de son oncle, l'évêque de Cler-
 mont, les éditions successives de Trévoux, dont la cin-
 quième et dernière porte le millésime de 1740 et le nom de
 Lyon, perdaient tout débit. Comment continuer la vente?
 Le P. Maure fournit le manteau; le même libraire Foppens
 donna cinq volumes intitulés : Sermons choisis pour l'Avent
 et pour le Caresme et sur divers sujets, par le P. Maure, de
 l'Oratoire.
    C'est le Massillon de Trévoux, de 1740, avec la préface
 et jusqu'aux approbations, signées par les censeurs parisiens.
 On n'est vraiment pas plus sans gêne ni plus naïf.
    Quatre volumes sont consacrés aux sermons, le cinquième
 aux oraisons funèbres. Tout le monde y reconnut son bien
 et le réclama, excepté l'auteur supposé, qui protesta contre
 le travestissement que les copistes lui avaient fait subir, et
 prit même un privilège royal dont il n'usa jamais pour
 arrêter la fraude.