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à tort que cet accident était dû à des coups de mine, tirés dans l'une
des galeries du puits Verpilleux. En effet, on vient de retrouver dans
les galeries où l'explosion s'est produite, les lampes des mineurs encore
accrochées au mur. Or, il a été constaté que la partie supérieure de la
toile métallique de ces lampes avait été seule rougie au blanc, tandis
que si l'explosion avait été provoquée par une cause extérieure, telle
qu'un coup de mine, la toile métallique tout entière aurait été dans
cet état. D'où il résulte que l'explosion a été causée par la flammé des
lampes de sûreté, que l'exploitation était parfaitement régulière, et
qu'aucune imprudence ne peut être imputable à la Compagnie. — M. le
Président demande si on ne pourrait pas prévenir cette cause d'explo-
sion, par l'emploi de l'éclairage électrique. — M. Léger répond que cet
emploi ne peut être une solution. Car si la flamme peut rougir la toile
métallique des lampes ordinaires, le globe de verre des lampes élec-
triques peut se briser, ce qui rend une explosion inévitable. Il est cer-
tain, toutefois, qu'avec le système actuel, le danger réside surtout dans
la possibilité d'ouvrir les lampes ; malgré les difficultés que présente
cette opération, et le temps énorme qu'elle exige, l'ouvrier y parvient
trop souvent, et ce qui le prouve, c'est que les explosions ont lieu sur-
tout à la fin des repas, moment où l'ouvrier mineur éprouve le besoin
de fumer. En somme, le vrai remède consiste dans la ventilation et
l'arrosage. On se demande aussi s'il ne conviendrait pas d'isoler davan-
tage les galeries d'exploitation. D'autre part, il a été observé que les
explosions de grisou concordent généralement avec les baisses baromé-
triques; si ce fait était confirmé, peut-être serait-il prudent de faire
sortir les ouvriers de la mine, au moment où cette baisse serait obser-
vée. — M. Locard fait observer que l'on a voulu, en effet, établir une
 corrélation de cause à effet entre la baisse barométrique et l'explosion
 du grisou; mais cette théorie n'a pas été toujours confirmée par les
faits. Souvent il y a eu baisse barométrique sans explosion, et récipro-
quement. Ce qui est plus probable, c'est qu'à la suite de violents
orages, l'eau a pénétré dans les cavités des mines et en a chassé le
grisou, qui s'est répandu ainsi en grande quantité dans les galeries.
Donc, une conclusion absolue est périlleuse en pareille matière. —
M. Gallon ajoute qu'à la suite de l'explosion, deux ingénieurs, qui
 descendaient dans le puits Verpilleux, accompagnés d'un ouvrier, ont
 été sauvés d'une mort certaine par ce dernier, qui en saisissant la