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SOCIÉTÉS SAVANTES 89 à tort que cet accident était dû à des coups de mine, tirés dans l'une des galeries du puits Verpilleux. En effet, on vient de retrouver dans les galeries où l'explosion s'est produite, les lampes des mineurs encore accrochées au mur. Or, il a été constaté que la partie supérieure de la toile métallique de ces lampes avait été seule rougie au blanc, tandis que si l'explosion avait été provoquée par une cause extérieure, telle qu'un coup de mine, la toile métallique tout entière aurait été dans cet état. D'où il résulte que l'explosion a été causée par la flammé des lampes de sûreté, que l'exploitation était parfaitement régulière, et qu'aucune imprudence ne peut être imputable à la Compagnie. — M. le Président demande si on ne pourrait pas prévenir cette cause d'explo- sion, par l'emploi de l'éclairage électrique. — M. Léger répond que cet emploi ne peut être une solution. Car si la flamme peut rougir la toile métallique des lampes ordinaires, le globe de verre des lampes élec- triques peut se briser, ce qui rend une explosion inévitable. Il est cer- tain, toutefois, qu'avec le système actuel, le danger réside surtout dans la possibilité d'ouvrir les lampes ; malgré les difficultés que présente cette opération, et le temps énorme qu'elle exige, l'ouvrier y parvient trop souvent, et ce qui le prouve, c'est que les explosions ont lieu sur- tout à la fin des repas, moment où l'ouvrier mineur éprouve le besoin de fumer. En somme, le vrai remède consiste dans la ventilation et l'arrosage. On se demande aussi s'il ne conviendrait pas d'isoler davan- tage les galeries d'exploitation. D'autre part, il a été observé que les explosions de grisou concordent généralement avec les baisses baromé- triques; si ce fait était confirmé, peut-être serait-il prudent de faire sortir les ouvriers de la mine, au moment où cette baisse serait obser- vée. — M. Locard fait observer que l'on a voulu, en effet, établir une corrélation de cause à effet entre la baisse barométrique et l'explosion du grisou; mais cette théorie n'a pas été toujours confirmée par les faits. Souvent il y a eu baisse barométrique sans explosion, et récipro- quement. Ce qui est plus probable, c'est qu'à la suite de violents orages, l'eau a pénétré dans les cavités des mines et en a chassé le grisou, qui s'est répandu ainsi en grande quantité dans les galeries. Donc, une conclusion absolue est périlleuse en pareille matière. — M. Gallon ajoute qu'à la suite de l'explosion, deux ingénieurs, qui descendaient dans le puits Verpilleux, accompagnés d'un ouvrier, ont été sauvés d'une mort certaine par ce dernier, qui en saisissant la