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confirme cette observation, en rappelant l'expérience faite, en 1851, au
Panthéon, par Foucault, et à Lyon, en 1855, par M. Merger, profes-
seur à la Faculté des Sciences. — M. Allegret répond que le fait est
exact, mais que néanmoins Foucault avait fait appel aux géomètres pour
vérifier l'exactitude de la formule qu'il avait donnée de son expérience.
   Sur l'invitation de M. le Président, M. Gallon fournit quelques ren-
seignements sur la dernière explosion de feu grisou, dans le puits Ver-
pilleux, à Saint-Étienne. Après avoir décrit les lieux et rappelé les cir-
constances de l'accident, M. Gallon en fait connaître la cause la plus
généralement admise. Le dégagement du grisou, à l'état normal, n'offre
pas un danger sérieux ; on en connaît les proportions ; on le dégage au
moyen des ventilateurs, et la population minière vit journellement dans
ce milieu inoffensif. Mais, à mesure que la houille est enlevée dans les
galeries, on comble les vides au moyen de remblais formés de maté-
riaux de toute sorte. Or, le tassement de ces terres produit des vides,
où le grisouj fortement aspiré, s'emmagasine en grande quantité. Là
est le danger, car il suffit de la cause matérielle la plus simple : l'in-
flammation d'un briquet ou d'une allumette, l'étincelle jaillissant sous
un pic, pour provoquer une explosion. Mais quelle a été cette cause
dans le dernier événement? On l'ignore encore. L'essentiel est de con-
naître la cause première, pour qu'on puisse recourir à des moyens pré-
ventifs. — Sur une question posée par M. le Président sur les moyens
à employer pour neutraliser le grisou, M. Gobin répond que c'est au
moyen de la ventilation, pour qu'il ne reste pas dans la mine une pro-
portion de grisou plus grande que celle avec laquelle on peut vivre. —
M. Locard signale les difficultés que présente la ventilation des mines,
ayant une profondeur de 400 mètres, dont il n'existe pas de plans, et
dont les anciens travaux, non remblayés, renferment des poches pleines
de gaz, dont l'existence constitue un danger permanent. — M. Gobin fait
observer, au surplus, que le gaz connu sous le nom de grisou, peut se
rencontrer ailleurs que dans les mines de houille. Il cite, comme
exemple, l'explosion qui se produisit dans le tunnel ouvert dans le col
de Cabre, sur la ligne de Die à Veynes.


  Séance du 16 juillet iSSp. — Présidence de M. Léon Roux. — M. Gal-
lon complétant les renseignements qu'il a fournis déjà sur la dernière
explosion du feu grisou, à Saint-Etienne, ajoute que l'on avait affirmé