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14               CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

et malgré leurs franchises et privilèges, ils étaient obligés au
guet et à la garde de la ville, des murailles et des tours.
Cependant, quand le seigneur avait, comme l'abbé d'Ainay,
des hommes d'armes à sa solde pour veiller à la sûreté de
la baronnie, les habitants bourgeois de la ville, ainsi que
les vassaux, payaient ce droit de protection par des corvées
ou par des contributions annuelles en blé, vin ou argent,
qui s'élevaient parfois au vingtième de la récolte, ce qui fit
donner à cette redevance le nom de vingtain, vaintin ou
 sauvement ('5). Cela donnait droit aux contribuables de se
retirer eux, leurs familles et leurs trésors dans les murailles
du castrum. D'autres prétendent que ce mot vaintin provient
du vieux mot patois vins-tin ou viens-t'en, car voici l'ennemi.
    Le commandement général de la forteresse et des hommes
d'armes appartenait au capitaine châtelain, et un guetteur,
qui faisait sa faction sur la tour du beffroi ou dans l'échau-
guette, placée-là comme une loge avancée au haut des for-
tifications sur des angles flanquées de bastions, inspectait
au loin la campagne et les routes, afin de signaler l'ap-
proche du danger(6).


   (5) BiUioth. Dumbensis, t. I, p. 58. Tous étaient tenus à diverses
corvées, parmi lesquelles on distinguait les corvées personnelles imposées
aux personnes, les corvées réelles imposées sur les fonds ou terres. Les
unes étaient à bras, journée d'un manœuvre, que l'on devait au seigneur
direct ; les autres à bœufs, journée de deux boeufs ; d'autres à miséricorde,
qui n'avaient de règle que la volonté du seigneur; enfin, les corvées
modérées, dont la quantité était réglée de quelque manière. La corvée se
prenait du soleil levant au soleil couchant. Ordinairement, le laboureur
devait travailler pour son seigneur, avec son bétail, deux jours par
semaine, et celui qui n'en avait pas était tenu à trois corvées à bras.
(Bibl. Dumb., 1.1, p. 62.)
   (6) hibliolh. Dumbensis, t. I, p. 66.