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BIBLIOGRAPHIE 469 ouvertement, nous aurions appelé : le Pinson ; car c'est un pinson qui parle : J'ai, pour abriter ma personne, Un petit coin silencieux, Discret, où, seul, je m'abandonne A mes rêves délicieux. C'est une chambreite embaumée Par la flore des verts sentiers : Jasmins, muguets, et cette aimée, La fleur blanche des églantiers. De là , je domine la plaine, Je vois les routes, le ciel bleu, Et la grande famille humaine S'agitant beaucoup pour si peu. Il est philosophe, notre Pinson, mais s'il se moque des hommes, il le fait en un chant si gracieux qu'on ne peut lui en vouloir. Je ne me bals, ni ne me grise; L'onde claire n'a pas le don De faire éclore une sottise Qui réclame ensuite tin pardon. Je ne fais pas de politique ! Dût-on nous traiter de nigauds, Dans notre libre république Tous les citoyens sont égaux. Dans la république des Pinsons, soit ; mais dans la république des Oiseaux n'y a-t-il pas des chouettes et des éperviers? Voilà ma vie et le mystère De mon bonheur. Je ne crains rien Si ce n'est un coup de tonnerre... Notre Pinson a lu l'histoire des Gaulois. Ou tes pareils, tu le sais bien. Ah ! il est railleur, notre petit emplumé !