page suivante »
382 LE COMPLOT D'ALAGON « rations : et des malheureux condamnés pour d'autres « crimes, ont été forcés de déclarer des conspirations chi- « mériques. J'ai fait examiner avec soin les démarches des « Ministres Espagnols, afin de prévenir leurs pernicieux « desseins et le danger dont j'étais menacé à chaque ins- « tant. C'est seulement dans cette vue qu'on a tâché de « gagner un de leurs secrétaires; c'est pour cela que je « n'ai pas voulu parler de l'Hoste, qu'ils ont eu l'adresse « de mettre dans leurs intérêts. Car, en ce qui regarde les « comtes de Berghe, ils étaient maîtres de s'attacher au « service de l'une ou de l'autre couronne. Étant Allemands, « ils n'avaient aucun engagement qui pût les retenir en « Flandre; et si mes ambassadeurs leur ont offert des condi- « tions avantageuses pour les engager à passer en France, « ils ont pu agir ainsi sans violer les traités. « Dans cette affaire, ils n'ont jamais eu dessein de tra- « mer quelque indigne complot ; au contraire, le gouver- « neur de Perpignan en Roussillon a eu des conférences « avec les frères Luquasses (Luquisses) pour surprendre « Béziers et Narbonne en Languedoc. « Il est permis aux ministres étrangers de dévoiler, s'il « leur est possible, les mystères des cabinets des princes « dans la Cour desquels ils sont. Mais les ambassadeurs « d'Espagne vont plus loin : ils tâchent d'exciter une « seconde fois dans ce royaume les troubles dont il a été si « longtemps agité : on peut les regarder comme des enne- « mis cachés sous un masque respectable et qui, sans égard « pour les lois divines et humaines, porteraient à la France, « s'il leur était possible, les coups les plus funestes. Mais, « par une faveur singulière du ciel, tous leurs efforts ont « été jusqu'à présent inutiles. » Zuniga interrompit alors le roi, et dit que par rapport aux affaires de Fhndre, on