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                            KliVUE DU MOIS                             331
   En ce moment, les doctrines économiques sont contestées et battues
en brèche : a Nous sommes, a dit le Président, M. Edouard Aynard,
des vaincus. » Eh ! grâces au ciel, M. le Président, vos gens paraissent
supporter assez bien leur défaite, et l'appétit n'y perd rieu. Avec de tels
éléments, il y a de la ressource.

   >j< Il nous faut, en terminant, souhaiter la bienvenue au nouveau
secrétaire-général qui remplace M. Drouin, nommé Préfet de la Cor-
rèze : M. Henri Gailley.
   Il nous faut aussi ouvrir une courte notice nécronologique. Citons
d'abord M. Gay, l'enfant terrible du Conseil général, qui dut à ses
incartades une bonne part de son éphémère célébrité.
   L'Université a perdu M. Anstett, professeur de langue allemande et
Président de la Société d'Alsace-Lorraine, et le monde des biblio-
manes, le père Bouilleux.
   Celui-ci, bouquiniste par état, publiait des catalogues de ses livres ;
mais il ne se contentait pas de donner sur chaque volume les indica-
tions bibliographiques d'usage. Il les faisait suivre encore d'apprécia-
tions toutes personnelles sur la valeur de l'ouvrage, sur l'auteur, ou
même encore se livrait, à propos du sujet, à des réflexions de la plus
haute fantaisie.
   Ainsi, raconte le Salut public, il avait en vente une copie du fameux
tableau de Prud'hon, représentant le crime poursuivi par la justice et
la vengeance. Pour s'associer à l'opinion, générale d'ailleurs, à Lyon,
que les malfaiteurs sont plus malins que la justice, le père Bouilleux
avait écrit à la craie, au bas de la toile : II n'en est pas de même à Lyon.
   Et il se tenait devant sa porte, surveillant les passants et recueillant
leurs commentaires. J'en connais « jusqu'à trois » qui devaient rire
jaune, s'ils passaient quelquefois de ce coté.

                                                             M. J.