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                     ET DEVANT LA LOI                      30}

qui ont pour effet de diviser et de passionner l'opinion.
   Comme on peut s'en convaincre, le péril ne s'attache
pas seulement à des cas spéciaux, mais il peut se présenter
à tout moment et chez tous les aliénés; d'où l'on peut
conclure logiquement à l'opportunité légitime sinon à la
nécessité de séparer les fous du commun des autres
hommes.
   On pourrait ajouter à ces motifs, l'influence pernicieuse
que peuvent exercer ces malades, sur la moralité publique,
soit par leurs exemples, soit par les traitements dont ils
sont l'objet. Ce n'est pas sans péril pour elle, qu'ils étalent
devant le public des procédés, des gestes et des paroles
plus ou moins propres à scandaliser. Les plaisanteries gros-
sières, les persécutions dont on les accompagne sous pré-
texte d'amusement, offrent également un spectacle démo-
ralisateur et peu digne de notre civilisation.
   L'aspect même des malades n'est pas toujours indifférent
au point de vue de la contagion. Un grand nombre de faits
de ce genre se trouvent relatés dans les auteurs; la plus
commune est la contagion du suicide dont les exemples se
présentent chaque jour. Il faut y joindre aussi ces épidé-
mies singulières qui se sont déclarées à diverses époques,
entre autres, l'épidémie de Marzine qui occupa vivement
l'opinion et quelques autres plus récentes et moins célè-
bres dont la science n'a pas encore pu donner l'explication.
   Une dernière considération se présente relativement à la
propagation de la folie par l'hérédité. Cette cause occupe
incontestablement une place importante dans Tétiologie de
cette maladie et l'on ne saurait trop prendre des mesures
efficaces pour y mettre des obstacles. Le séjour des aliénés
au sein de la société ne peut que favoriser son action par
la facilité plus grande qui leur est donnée de fonder des