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            LES ALIÉNÉS                                   \
DEVANT        VOPINION          ET     DEVANT     LA     LOI


   Aperçu philosophique et critique sur le nouveau
                        Projet de Loi (*)


          lN désigne, sous le nom assez impropre d'asiles,
              les maisons dans lesquelles on interne les alié-
              nés : en réalité, ce sont des hôpitaux ou des
hospices comme tous ceux où Ton reçoit des malades ou
des infirmes. Cette dénomination d'asiles répond plus par-
ticulièrement au préjugé vulgaire qui fait voir dans l'inter-
nement une séparation définitive des fous avec le reste des
hommes, ce à quoi les guérisons, moins rares qu'on ne le
croit, fournissent un éclatant démenti.
   Si l'on y détient les aliénés, c'est, entre autres raisons,
précisément parce que la nature de leur maladie les porte à
échapper à la médication et aux soins que nécessite leur
état. Ils diffèrent, en cela, des autres malades qui ont cons-
cience des maux dont ils sont affectés et conservent assez de
raison pour demander à l'assistance hospitalière les moyens
propres à effectuer leur guérison ou tout au moins à leur
procurer un soulagement. C'est leur propre intérêt et celui
de la Société qui obligent à les séparer du reste des hommes.


  (*) Voyez la Revue du Lyonnais de mars 1887.