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268         BROUCHOUD,    SA VIE ET SES Å’UVRES


nos archives publiques, ne lui faisaient point perdre de vue
une publication dont il étudia le projet pendant plusieurs
années. Je veux parler de la reproduction du grand plan
scénographique de Lyon au xvie siècle.
   Ce plan, qui mesure quatre mètres carrés, n'est point,
comme on le sait, un simple plan à terre, donnant par un
simple trait une idée vague et confuse de Lyon à cette
époque reculée. C'est aussi une vue d'ensemble de la ville
entière, où nous retrouvons la physionomie exacte de ses
monuments et même des scènes de moeurs, qui nous font
saisir, sur îe vif, certaines coutumes de nos pères.
   Menestrier, qui l'avait connu, en avait donné une réduc-
tion dans son Histoire civile et consulaire de la Fille de Lyon.
Mais, depuis de longues années, il était perdu et oublié,
lorsque, en 1840, sous l'administration de M. Terme,
maire de Lyon, on le retrouva, dans un sac de toile, aux
archives municipales, déchiré en plusieurs centaines de
morceaux.
   L'intérêt historique que présentait ce plan était trop
grand, pour qu'on ne songeât pas de suite à le faire res-
taurer. Ce travail fut confié à M. Laurent de Dignpscyo,
ingénieur-géographe et inspecteur des domaines des Hos-
pices civils de Lyon, qui s'en acquitta avec une habileté
au-dessus de tout éloge.
   Grâce à lui, on put dire que le vieux plan de Lyon était
sauvé. Mais cet exemplaire unique ne pouvait-il pas être
détruit dans un incendie? Et ne convenait-il pas d'en assu-
rer la conservation, en le faisant reproduire par la gravure?
   Tel est le projet que forma Brouchoud. Du jour où il
en eut conçu l'idée, il étudia sans relâche les moyens d'en
assurer l'exécution. La Société littéraire ne pouvant, soit à
cause de ses statuts, soit à raison de l'état de ses ressources,