page suivante »
26o BROUCHOUD, SA VIE ET SES ŒUVRES grande sûreté de vue, les qualités brillantes dont était doué Brouchoud : la vivacité de son esprit, son sens philoso- phique, la hardiesse et la netteté de ses solutions, et enfin la libre allure de sa plume, toujours élégante et riche de couleurs. Reçu docteur en droit, le 7 avril 1854, avec une thèse traitant de la Donation propter nuptias, en droit romain, et de l'Institution contractuelle, en droit français, Brouchoud vint, la même année, se faire inscrire au tableau de l'ordre des avocats à la Cour d'appel de Lyon, où, dès ses débuts, il se fit remarquer par sa parole facile et déjà pleinement exercée aux discussions juridiques. Mais les travaux ordinaires de sa profession ne pouvaient suffire à cet esprit ouvert, et si porté, par la promptitude de ses conceptions, à se livrer aux études les plus diverses. Nous le verrons, plus tard, sous l'empire des circonstances, aborder avec la même ardeur les questions d'économie sociale ou de droit international, en même temps que celles d'archéologie. En attendant, les études historiques avaient ses préférences. Déjà , le rapporteur du Concours de 1853 signalait la large place, consacrée par Brouchoud à l'élé- ment historique, pour éclairer un sujet se rapportant essen- tiellement à la législation actuelle. Ce goût persista et c'est à ces études que Brouchoud consacra toujours la plus grande partie de ses loisirs. Pourtant, c'est à une sorte de hasard qu'on doit le pre- mier travail historique qu'il ait livré au public. Un jour, au cercle, comme il nous le dit lui-même, la Gazette médi- cale de Lyon, tombant sous ses yeux, lui apprend qu'un professeur à la Faculté de médecine de Paris, le docteur Ménière, désirait connaître le sort d'un volume in-4 0 im- primé à Lyon en 1700, adressé, un jour, à Boileau par