Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
         DE LA SOCIÉTÉ DES BIBLIOPHILES LYONNAIS          225

   « Deux croix d'argent.
   « Un bassin, deux chandeliers et un encensoir d'argent.
   « Une boîte d'ivoire garnie d'argent et remplie de plu-
sieurs belles reliques.
   « Seize nappes d'autel de drap d'or.
   « Plusieurs chapes, chasubles et autres ornements de
drap d'or, de velours, satin et autres.
   « Plusieurs nappes, serviettes et autres linges servant à
l'autel et plusieurs autres choses de moindre prix. »
   Une seule de ces riches pièces, eu égard au prix élevé
des objets d'orfèvrerie et des étoffes de luxe à cette
époque, était d'un beau profit, et aujourd'hui encore, en
raison de la valeur que l'on accorde à de telles curiosités,
représenterait des sommes considérables. Les nonnes de
Saint-Pierre ne partirent donc pas sans ressources; et
entre toutes, celle qui se munit le plus avantageusement fut
la sacristaine qui, nommée à cet office en 1503, avait reçu
tout ce trésor en garde. Elle s'enfuit en prenant le meilleur
et vécut d'abord très bien, en engageant les uns après les
autres les ornements qu'elle avait enlevés. Cependant,
comme elle menait une vie de désordre et d'inconduite
effrénée, elle tomba malade et finit misérablement ses jours,
abandonnée de tous dans un village des environs de Lyon.
   Jusque-là, il n'y a rien que de naturel; mais voici que,
peu après, une jeune religieuse qui, entrée au monastère
tout enfant et avant la réformation, avait connu sœur Alix
de Thésieux, c'était le nom de la malheureuse sacristaine,
vint déclarer à l'abbesse que l'esprit de la défunte lui était
apparu. Bientôt même les apparitions se manifestèrent en
présence de toutes les soeurs, par des coups frappés au-
dessous des pieds de la jeune religieuse. Le bruit de cet
événement se répandit dans la ville, où il causa une émo-
        N" 3. — Mars 1887.                           IJ