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                     ET DEVANT LA LOI                     I97

qu'une maladie doit se révéler par désordres physiques et
non pas seulement par des troubles de l'esprit. Tout cela
est erroné. Chaque genre d'affection se présente avec un
ensemble de symptômes qui lui est propre et n'est que
l'expression d'une lésion génératrice. Toutes montrent des
phénomènes d'un caractère commun, mais toutes aussi en
possèdent qui leurs sont particuliers et dont la propriété
est de spécialiser l'espèce morbide.
   Le type spécifique des manifestations symptomatiques
de la folie est la principale cause des erreurs qui ont cours
à son sujet. La confusion résulte surtout du rôle prépondé-
rant que jouent les troubles psychiques comparativement
aux désordres fonctionnels organiques. Dans cette maladie
comme dans toutes les autres, il n'y a pas seulement des
perturbations d'une fonction unique. Entre toutes les par-
ties qui composent l'être humain, il existe une solidarité
plus ou moins étroite, suivant leur importance, de telle sorte
que l'on ne peut pas dire exactement qu'un organe est ma-
lade, mais bien l'individu tout entier. C'est lui qui souffre
en réalité, quand un ou plusieurs de ses organes sont alté-
rés. Néanmoins, les lésions affectent plus spécialement l'un
d'entre eux dont les troubles fonctionnels, plus en relief,
servent ordinairement à caractériser l'état morbide. Cepen-
dant, telle est cette solidarité que, dans bien des cas, on ne
parvient à découvrir la cause et les points de départ du
mal qu'en dirigeant l'investigation sur des fonctions étran-
gères aux manifestations locales.
   Les préjugés philosophiques dominants dans l'école
matérialiste comme parmi les spiritualistes, favorisent sin-
gulièrement cette incertitude. Les premiers, en supprimant
chez l'homme l'élément spirituel, attribuent directement
à la matière les phénomènes connus sous le nom de phé-