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                   LES GOUVERNEURS DE LYON                              91

lieutenant du roi (49) par Alphonse de Créqui, comte de
Canaples (50). — Non moins fameux par ses fautes et ses
revers que par les épigrammes et les chansons dont il fut
l'objet, Villeroy n'en continua pas moins à jouir des faveurs
de la Cour. Tel était son crédit qu'il agissait en véritable
despote dans son gouvernement; il disposait de toutes les
charges municipales, nommait le prévôt des marchands,
qui administrait seul, ne rendant compte qu'au maréchal,
qui ne rendait compte à personne (51). En 1714, il vint
apaiser une sédition qui avait éclaté le 4 juin (52) à l'occa-
sion d'un impôt mis sur les bestiaux destinés à la consom-
mation de la ville, mais il trouva en arrivant qu'il n'y avait
rien à faire; toutefois, il ne laissa pas d'y demeurer quelque
temps, se livrant au plaisir de la chasse dans sa belle villa
de Neufville que lui avait léguée son oncle Camille de
Neufville. En 1709, le Consulat eut recours à lui pour
supposer à l'établissement d'une succursale de la banque
de Law à Lyon; l'établissement n'eut pas lieu. On lit dans
la lettre que les èchevins écrivirent au maréchal : « Il n'est
pas possible de proportionner nos remercîmens à la recon-
noissance de nos concitoyens et des négociant de toutes


   (49) Il remplissait cette charge depuis 1646.
   (50) Ses sottises ou plutôt ses excentricités lui firent perdre la lieu-
tenance ; il se retira à Paris ; il y fut reçu au Parlement le 11 février
1704, et mourut le 4 août 1711, âgé de 85 ans, sans laisser de posté-
rité. Moréri, article Lesdiguières. Voyez Saint-Simon, année 1702, t. II,
p. 388.
   (51) « Au moins, dit Saint-Simon, étoit-il mieux là qu'à la tête
d'une armée. »
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