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                                      SUR CHALAMONT.                                          373

des princes de Bourbon qui fut souverain de Bombes.
   En 1415, Jean, ayant été fait prisonnier à la bataille
d'Àzincourt, fut conduit en Angleterre, où il mourut au
commencement de l'année 1434, après plus de dix-neuf
ans de captivité , pendant lesquels la Bombes fut admi-
nistrée par Marie de Berry , sa femme , et ensuite par
Charles de Bourbon, leur fils, dès qu'il eut atteint sa ma-
jorité (1).
   Ce furent des temps bien malheureux que ceux-là pour la
France et pour la Bombes, les plus malheureux peut-être
que l'on ait jamais eu à essuyer!
   La livre de pain, de 16 onces, ne coûtait pas alors, à
Chalamont, moins de huit blancs, c'est-à-dire près de cinq
fois sa valeur en temps ordinaire.
   Beux faits ne viennent que trop révéler la triste situation
à laquelle était alors réduite la maison de Beaujeu.
   Le premier fait, c'est que Marie de Berry fut obligée de

  ( i ) On lit dans Gacon que les habitants de Lent et de Chalamont députèrent à Marie de
Berry , princesse de Dombes , en 1416 , pour savoir s'ils devaient ouvrir leurs portes à Sigis-
m o n d , empereur d'Allemagne , qui se trouvait à Bourg , et allait a Perpignan pour conférer
avec Benoît XIII , sur la cessation du schisme. C'est une assertion t^ronée. Ces habitants ne
députèrent auprès de leur princesse que pour savoir s'ils devaient rendre des honneurs à l'em-
pereur d'Allemagne,
  Cette démarche s'explique par cette raison que les empereurs élevaient de loin en loin des
prétentionsde suzeraineté sur toutes les possessions des sires de Beaujeu et des sires de Villars
sur la rive gauche de la Sa4ne. E n I 3 I O , Amé de Savoie , pour consacrer son pouvoir illégi-
time ( c e   qui f u t , du reste, d'une habile politique dans son i n t é r ê t ) , avait consenti
à rendre foi et hommage à l'empereur Henri VII. P u i s , des lettres-patentes de Veuceslas VI,
du 17 mai 1798, confirmèrent Amé VJIà de Sa>oïe dans le vicariat de l'empire dans ses états et
dans les seigueuries de la Bresse et de la Dombes. On comprend que, dans de telles circons-
tances, des honneurs rendus à Sigismond , par les habitants de la Dombes , eussent pu être
considérés , et plus tard invoqués , comme u n hommage et une reconnaissance de vassalité.
En conséquence, il ne fut rien fait au passage de Sigismond dans les villes de Lent et de Cha-
lamont, qu'il traversa sous l'incognito.
  Ce fut dans ce voyage, et à son retour de Paris, d'après Paradin et le président Hénauit, que
Sigismodérigea, en i^i6}    à Montluel, le comté de Savoie en duché. Il est à remarquer que
les lettres-patentes d'érection sont datées de Chambéry, Elles sont rapportées par Gaichenon,
dans son histoire de Savoie, aux PREUVES, page 25a.