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                    ET DE L'ENSEIGNEMENT.                     223
compliqués ensemble, il fallait à l'Église une terre neutre où
elle pût conserver son individualité et son indépendance ;
maintenant celte administration matérielle commence à lui
peser ; elle s'y trouve captive et embarrassée comme le ver
à soie dans le tissu qu'il a formé lui-même. Mais le jour de la
transformation viendra ; alors, selon l'expression de l'Apoca-
lypse, il lui sera donné deux grandes ailes d'aigle pour aller
en son lieu, et, déployant ses ailes, elle s'élèvera dans des ré-
gions si hautes que ses ennemis ne pourront plus l'atteindre
elle planera en paix sur le monde ; on la reconnaîlra comme
le soleil à sa lumière, on la bénira comme lui à cause de ses
bienfaits.
    Le gouvernement a plus à faire pour arriver au but ; il faut
qu'il devienne absolument étranger à toule affaire reli-
gieuse, il faut qu'il cesse de faire paraître ses ordonnances
ridicules par lesquelles il commande des messes et des Te
Deum et se montre en souci des fériés, des enterrements, des
vêpres plus ou moins solennelles, des cierges, de l'eau bénite
 et des cloches, toutes choses qui font de lui la risée publique.
 Il faut qu'il renonce à la nomination des évêchés et de quel-
qu'autre charge ecclésiastique que ce soit; nominations dans
lesquelles il prend beaucoup de peine pour se faire des amis,
et qui lui font beaucoup d'ennemis, comme il le sait bien ; et
 alors il abolira ce ministre des cultes qui n'administre rien
 que l'inutile traitement qu'il reçoit. En un mot, il faut qu'il
concentre toutes ses forces dans son Å“uvre unique, qui est
 d'assurer la liberté de tous.
    Il sera long et difficile d'amener le gouvernement jusque-là,
je le sais, mais n'est-ce pas pitié de voir que les hommes s'atta-
 chent avec tant d'obstination à ce qui est le plus nuisible à
 leurs intérêts ? Le gouvernement, par une vieille habitude,
 redoute l'influence de l'Église et voudrait se là rendre favora-
 ble ; pourquoi ne voit-il pas qu'il n'y a pour cela qu'un moyen,
 moyen unique mais infaillible, c'est de lui donner la liberté ;
 elle ne demande rien autre ; dès qu'elle sera indépendante de