Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                       331
le règne de Henri IV. On construisit, sur la même ligne, au midi
et au nord des anciens bâtimens, un corps de logis et un vaste pa^
villon , et, par cette augmentation, la façade, qui, sous Char-
les IX, n'avait que 80 toises de développement, e s eut Ã68 sous
Henri IV. t e s deux pavillons qui s'élèvent aux deux extré-
mités des Tuileries ne furent entièrement achevés que sous
Louis XIII.
   Sous Louis XIV, d'importans changemens furent faits aux Tui-
leries par Louis Leveau etpar son élève Françoisd'Orbay.(l), tous
deux architectes du roi. Ces changemens firent disparaître un©
très-grande partie de l'architecture de Philibert De Lorme. Au
pavillon central, on ne conserva que le rez-de-chaussée, décoré,
decolonnes ioniques , ornées de bandes sculptées ; les deux éta-
ges au-dessus , et qui présentent une ordonnance corinthienne
et une ordonnance composite , sont de l'invention de Leveau et
de d'Orbay, de même que le dôme quadrangulaire qui s'élève
au-dessus du pavillon. Sous le vestibule de ce même pavillon
central, Philibert De, Lorme avait placé un très-bel escalier,
chef-d'œuvre de hardiesse ; il était rond, à vis, sans noyau , et sa
rampe semblait suspendue en l'air ; il avait 27 pieds de diamè-
tre , et les marches 9 pieds de longueur , ce qui donnait 9 pieds
de vide au milieu; il fut démoli en 1664, sous prétexte qu'il
masquait la vue du jardin.
   Aux galeries à côté du pavillon dont il vient d'être parlé, on
conserva les rez-de-chaussée et les terrasses au-dessus ; il n'y

   (1) Cet habile architecte mérite une place dans nos annotations. C'est [sur ses
.dessins que fut bâtie , en 1682 , la belle église des Carmélites, à Lyon, dont
l'élégant portail, orné de quatre pilastres corinthiens, était encore debout, il
il y a environ vingt-cinq ans. Les religieuses Carmélites étaient redevables de
 cette église à la munificence des Yilleray qui y avaient leur tombeau dans une
chapelle. Nous nous rappelons y avoir vu le mausolée en bronze du marquis
 d'Haliucour et le mausolée en marbre de sa femme , ouvrages d'un artiste au-
jourd'hui peu connu, et qui s'appelait Jacob Richer. On y voyait également le
 mausolée en marbre du premier maréchal de Yilleroy , exécuté par Bidault, sur
les dessins de Thomas Blanchet. Tous ces monumens ont été détruits en 1793.
 Le mausolée du maréchal de Viileroy , surtout, est une perte qu'on ne saurait
trop déplorer.